Bruxelles (UE) envoyés spéciaux
Les Vingt-Cinq ont compris qu'ils n'échapperaient pas à une renégociation du projet de Constitution européenne après le double non franco-néerlandais. Comme l'a expliqué vendredi Jacques Chirac, devant quelques journalistes, à l'issue du sommet européen, «personne ne croit que les Français» pourront voter le même texte. Mais il est encore trop tôt pour le dire officiellement.
Deuil. En effet, les quinze pays ayant déjà ratifié ce texte (dont l'Espagne et le Luxembourg par référendum) ont du mal à en faire leur deuil, à l'image du Luxembourgeois Jean-Claude Juncker, qui a rappelé qu'un «oui vaut un non», ou de l'Espagnol José Luis Zapatero, qui veut «toute la Constitution, rien que la Constitution». A l'inverse, des Etats membres comme le Royaume-Uni ou la Pologne aimeraient bien tourner la page constitutionnelle et rechignent à se lancer dans une renégociation : le traité de Nice leur suffit amplement. «Il ne faut pas prendre à rebrousse-poil les uns et les autres», a admis Chirac lors de sa conférence de presse, d'où l'extrême prudence des conclusions qui ménagent la chèvre et le chou. Mais, s'est réjoui Romano Prodi, nouveau Premier ministre italien, «le deuil est fini» : «Nous avons devant nous un semestre qui va servir à suturer les blessures» postréférendaires avant de retenter de réformer les institutions.
De fait, si la «période de réflexion» décrétée en juin 2005 est prolongée d'un an, un début de calendrier a été adopté. D'abord, les Vin