Vancouver envoyée spéciale
Scott Grant repousse d'une main sa tasse de café et pose sur la table une vingtaine de photos couleur des clichés de ses enfants, qu'il commente un sourire aux lèvres. «Là avec le maillot de hockey, c'est Maximilien, au poste de gardien de but... Ici, c'est Joséphine quand elle était petite, avec ses cousins canadiens. Et là, poursuit-il après une pause, c'est en France. C'est la première fois que je les ai vus après que leur mère les a enlevés. C'était en janvier 2002, j'ai pu les voir une heure et demie, sous surveillance policière... Dans les cinq dernières années, en tout et pour tout, j'ai passé six jours avec eux», résume le père de famille canadien qui, depuis 2001, se bat pour que ses enfants, aujourd'hui âgés de 11 et 12 ans, soient renvoyés auprès de lui au Canada, dans la banlieue de Vancouver. De sa mallette en cuir, il sort une foule de documents illustrant la longue bataille judiciaire qui l'oppose à son ex-femme, la Française Nathalie Gettliffe, qui s'est enfuie avec les enfants en France, faisant fi d'une ordonnance de la Cour suprême de Colombie-Britannique qui, en mai 2001, avait interdit aux parents alors récemment divorcés de «déplacer les enfants sans un protocole d'entente». Selon la convention de La Haye de 1980, ce départ constitue un enlèvement. Scott Grant raconte ses passages devant les différentes cours de justice, au Canada et en France, qui toutes lui ont donné raison (1). Et s'interroge sur l'incapacité de la France