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Interview

Eric Sottas «Qui prendra le risque d'interpeller la Chine ?»

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Eric Sottas, d'une ONG spécialisée, se dit sceptique sur le Conseil des droits de l'homme que l'ONU lance aujourd'hui.
publié le 19 juin 2006 à 21h29

Kofi Annan, 1 ; John Bolton, 0. Pour le secrétaire général des Nations unies, régulièrement accablé par l'ultraconservateur ambassadeur américain auprès de l'ONU, l'installation officielle ce matin du nouveau Conseil des droits de l'homme est une victoire. Les Etats-Unis ont beau s'être opposés avec Israël, fin mars, à la création de cette nouvelle institution, elle a vu le jour. Basé à Genève, ce Conseil permanent de 47 pays membres élus par l'Assemblée générale de l'ONU se réunira entre dix et douze semaines par an. Avec pour mandat principal de faire oublier la politisation extrême de la défunte Commission des droits de l'homme, dont les résolutions étaient torpillées par les rivalités entre Etats.

Le chantier ne fait que commencer. Comme le rappelle Eric Sottas (lire ci-contre), fondateur de l'Organisation mondiale contre la torture (OMCT), les organisations non gouvernementales attendent de voir si le Conseil va oser débattre du bilan de chaque pays membre de l'ONU en matière de droits de l'homme, comme son mandat le lui permet. La question des sanctions en cas de violation des engagements pris et celle du maintien de mécanismes qui ont fait leurs preuves ­ comme les rapporteurs spéciaux de l'ONU ­ seront aussi à l'agenda de cette première session de deux semaines. Une session que l'actualité pourrait perturber : plusieurs pays exigent déjà que les violations des libertés dans les territoires palestiniens et la situation à Guantanamo soient inscrites à l'agenda. Contre l