Menu
Libération

Droits de l'homme : l'ONU tente de changer de voie

Article réservé aux abonnés
publié le 20 juin 2006 à 21h30

Genève de notre correspondant

Des mots d'espoir rituels. Et une volée d'avertissements. En ouvrant hier les débats du nouveau Conseil des droits de l'homme de l'ONU à Genève, Kofi Annan a rappelé à leur devoir les 47 pays membres, élus le 9 mai pour une durée de un à trois ans. «Ne permettez jamais au conseil de s'embarquer dans des pugilats politiques ou de recourir à de basses manoeuvres, a lancé à la tribune le secrétaire général des Nations unies. Ne permettez pas que cette occasion soit gâchée.»

«Légitimité». L'héritage est en effet lourd à porter pour cet organe permanent de l'ONU, appelé à se réunir dix à douze semaines par an au rythme de quatre sessions plénières. La défunte Commission des droits de l'homme qu'il a remplacée le 15 mars n'était plus que l'ombre d'elle-même, prise en otage par les rivalités entre grandes puissances (comme les Etats-Unis et la Chine) et les coalitions d'intérêts entre groupes régionaux ­ les pays violateurs visés par des résolutions s'alliant à d'autres pour les saborder. D'où l'appel lancé par Kofi Annan en faveur d'une vraie «révolution» onusienne en matière de défense des libertés. «La force du conseil dépendra de la légitimité qu'il saura acquérir», a rappelé le patron de l'ONU, dont le mandat expire à la fin de l'année.

Reste à savoir si les conditions de cette «révolution» sont réunies. Ce qui n'est pas du tout sûr. Ainsi le mécanisme «d'évaluation périodique par les pairs», qui doit permettre au conseil d'examiner tous les pays mem