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Libération
Interview

«On va vers de la bidouille constitutionnelle»

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publié le 20 juin 2006 à 21h30

Le chef du gouvernement socialiste espagnol, José Luis Rodríguez Zapatero, s'est félicité dimanche soir du «large appui» des électeurs catalans au statut d'autonomie élargie de la Catalogne, approuvé par 74 % des votants ­ mais avec 51 % d'abstention. «L'Espagne de l'autonomie avance», a souligné Zapatero, que le Parti populaire d'opposition accuse de vouloir «démembrer» le pays. Javier Corcuera, professeur de droit constitutionnel et des idées politiques à l'université du Pays basque, revient sur ce nouveau statut catalan.

Le résultat du référendum est difficile à interpréter, avec 51 % d'abstention...

Aussi bien le gouvernement central que le gouvernement autonome catalan ont investi politiquement dans le projet, en argumentant qu'il venait d'un désir de la société catalane, laquelle aurait été inquiète d'un manque d'autonomie. Finalement, le taux d'abstention montre que la société n'était pas si préoccupée que ça. Le fait que ce nouveau statut d'autonomie ait reçu moins de soutien que le précédent [de 1979, ndlr] prouve qu'il y a un problème. Cela dit, il a été adopté, clairement, et il a désormais force de loi.

Il y aura un effet de mimétisme sur les autres communautés autonomes [régions, ndlr] qui vont réclamer plus de compétences. De fait, un nouveau statut a été adopté dans la communauté de Valence, d'autres se préparent en Andalousie, aux Canaries... Aux Canaries, certains parlent désormais d'affirmation de la «canarité», c'est un peu ridicule, et aussi inquiétant. L'Es