Tokyo de notre correspondant
Les demandes de l'administration américaine n'ont pas convaincu Tokyo, allié de Washington, de maintenir jusqu'à la fin du mandat du président Bush, en 2008, ses troupes en Irak. Le Japon a confirmé hier la décision était attendue depuis février le rapatriement de ses 600 soldats de l'armée de terre déployés début 2004 à Samawa, au sud de Bagdad.
Symbole. Si la nouvelle a fait grand bruit au Japon, elle émeut peu les Américains, pour qui la présence militaire japonaise en Irak relevait davantage du symbole que de la stratégie. En vertu de l'article 9 (bafoué) de la Constitution nippone, qui interdit tout déploiement armé nippon sur un théâtre de guerre, les forces japonaises étaient cantonnées à une action humanitaire en Irak. Les Japonais avaient été déployés sur place après avoir reçu des Américains l'assurance qu'ils ne pourraient être menacés. Des soldats britanniques assuraient un cordon défensif autour de leur camp. En Irak, les Japonais n'avaient pas le droit d'ouvrir le feu. «J'ai pris la décision après des consultations étroites avec la force multinationale, parce que j'ai jugé que notre mission humanitaire avait eu un certain succès dans la région», a déclaré, hier, le Premier ministre Koizumi.
S'il est vrai que les soldats nippons ont rétabli l'eau à Samawa, remis l'électricité, les écoles et les hôpitaux en état, il n'est pas sûr que leur mission ait renforcé la «stature du Japon sur la scène internationale», comme le croit Koizumi.