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Libération

Victor-Emmanuel de Savoie, prince de tous les vices

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publié le 21 juin 2006 à 21h30

Rome de notre correspondant

Accusé de trafic de machines à sous, de corruption et même de proxénétisme, le prince Victor-Emmanuel, incarcéré depuis vendredi au pénitencier de Potenza, a été pour la première fois interrogé, hier, par les magistrats. Dans le cadre de l'affaire qui concerne treize autres personnes, dont le porte-parole de l'ancien ministre des Affaires étrangères, Gianfranco Fini, la justice soupçonne le seul fils du dernier monarque italien, Humbert II, d'avoir utilisé ses relations «institutionnelles et maçonniques» pour mettre sur pied une véritable «société criminelle». Au coeur de l'enquête : l'autorisation d'installer des machines à sous truquées, notamment dans les salles du casino de Campione d'Italia, une enclave italienne en Suisse. Autrefois inscrit à la sulfureuse loge P2 et inquiété pour trafic d'armes international, Victor-Emmanuel, qui n'a été autorisé qu'en 2002 à rentrer en Italie, n'aurait pas lésiné sur ses amitiés pour contourner la loi, rappelant au passage à ses interlocuteurs qu'ils devaient, pour cela, lui verser des commissions à «un prix royal».

Pots-de-vin. Les premières écoutes téléphoniques publiées par la presse sont accablantes. Dans l'une d'elles, le secrétaire de Victor-Emmanuel lui rappelle que le général de la brigade financière chargé de faciliter les procédures est un habitué des pots-de-vin. «Il faudra naturellement lui faire gagner un petit quelque chose», insiste-t-il. «Oui, là-dessus il n'y a aucun problème», rassure l'hér