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Libération

Camouflet de l'Iran aux Nations unies

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Un magistrat de Téhéran, soupçonné de tortures, a participé au Conseil des droits de l'homme.
publié le 23 juin 2006 à 21h32

Genève de notre correspondant

Nouvel écueil iranien pour les Nations unies. Non content de défier la communauté internationale avec ses ambitions nucléaires, le régime de Téhéran s'est ouvertement moqué du nouveau Conseil des droits de l'homme de l'ONU, en intégrant dans sa délégation un magistrat soupçonné de tortures.

Présent de lundi à mercredi dans la salle des assemblées du palais des Nations, le siège de l'ONU à Genève, le procureur général de Téhéran, Saïd Mortazavi, a provoqué une levée de boucliers des organisations de défense des libertés. Ce magistrat à lunettes et fine barbe est accusé d'avoir fait arrêter et emprisonner plusieurs dizaines de journalistes iraniens, et d'avoir directement participé aux interrogatoires de la photo-journaliste canadienne Zahra Kazemi, décédée le 11 juillet 2003 d'une hémorragie cérébrale dans un hôpital de Téhéran après avoir été arrêtée puis battue en prison. Depuis Ottawa, le ministre des Affaires étrangères du Canada, Peter MacKay, a vivement condamné la présence de Mortazavi sur les bords du lac Léman.

Non coupable. Titulaire d'un passeport diplomatique, ce juge iranien suspecté de graves violations des droits de l'homme n'avait pas besoin de visa pour pénétrer en Suisse et s'installer dans les travées du Conseil des droits de l'homme de l'ONU créé le 15 mars... pour mieux promouvoir les libertés. Kofi Annan, qui a rencontré à Genève le ministre des Affaires étrangères iranien, a pour sa part lui aussi plaidé non coupable : «Les Na