New York de notre correspondant
«Ça ne marche pas, ça ne marche pas.» Le 2 mai, Joseph Clark appelle à l'aide pendant son exécution dans une prison de l'Ohio. La veine qui a reçu le sédatif a éclaté. Clark n'a pas perdu conscience. Il mourra quatre-vingt-quatre minutes après le début de son exécution. Son cas passe relativement inaperçu dans les médias américains. «Il y a cette idée que, même si un condamné à mort souffre pendant son exécution, il n'y a pas lieu de le plaindre», explique Sarah Tofte, qui a publié en avril un rapport de l'association Human Rights Watch dénonçant les conditions d'exécution aux Etats-Unis.
Dans une enquête publiée hier par le New York Times, Jay Chapman, le médecin inventeur de la mort par injection létale, insiste sur les compétences requises pour administrer les bons dosages. Or, les intervenants sont généralement peu qualifiés. «Il est révoltant de voir à quel point ils sont peu formés, estime Deborah Denno, une professeure de droit à Fordham University, qui a conduit plusieurs études sur les protocoles d'injection. Dans certains Etats, on prend des volontaires qui travaillent dans les prisons. Dans un Etat que j'ai étudié, certains sèchent les huit heures de formation.»
Inhumain. Depuis plusieurs mois, le débat s'intensifie. Nombre de condamnés à mort déclenchent des actions en justice pour demander une annulation de leur condamnation, au motif que la procédure d'injection va à l'encontre du huitième amendement de la Constitution, qui bannit t