Jérusalem de notre correspondant
Seul le sort du caporal Gilad Shalit, jeune tankiste capturé par un commando palestinien au cours d'une spectaculaire opération militaire, dimanche matin, en territoire israélien, préserve aujourd'hui Gaza de sérieuses représailles. Le Conseil des ministres a donné hier son feu vert à une incursion massive de l'armée dans les territoires autonomes. Déjà, d'importantes troupes se massent le long de la barrière de sécurité, renforts blindés, batteries d'artillerie, infanterie d'assaut. «Le temps de la retenue a touché à sa fin», a prévenu le Premier ministre. «Nous répondrons vigoureusement, avec une opération qui durera plus de un jour ou deux.» Pressé par son état-major, Ehud Olmert paraît désormais résolu à autoriser une offensive terrestre dans la bande de Gaza, option à laquelle il s'opposait jusqu'alors, avec l'appui de son ministre de la Défense, le travailliste Amir Peretz. Il semble pourtant bien que les deux piliers du gouvernement israélien d'union nationale soient prêts à donner l'ordre de mouvement, si le soldat détenu dans Gaza perdait la vie bien sûr, mais également s'il venait à être libéré.
«Dissuasion». Car l'exécutif israélien se trouve soumis à de fortes pressions. Depuis le retrait de l'armée et des colons de Gaza, en septembre dernier, les municipalités du sud d'Israël sont plus exposées aux tirs de roquettes artisanales Qassam, Al-Quds ou Al-Saria. Plus d'une centaine d'engins se sont abattus sur la ville de Sdérot depuis l