Même aux heures les plus sombres de la guerre sainte (1979-1992) contre l'Armée rouge et le régime communiste de Kaboul, l'attentat-suicide n'avait jamais été utilisé par les moudjahidin afghans. Pas davantage pendant l'interminable guerre civile (1992-1996) que se livrèrent les factions de guérilleros victorieuses, ni pendant les conflits successifs qui virent les talibans conquérir quasiment tout le pays, puis le perdre après l'intervention américaine de l'automne 2001. Aujourd'hui, non seulement l'Afghanistan est confronté aux attentats-suicides, mais ceux-ci sont sans cesse plus nombreux. Ainsi, depuis le 1er janvier, 26 attentats-suicides se sont produits dans le seul sud du pays, pour l'essentiel à Kandahar, la capitale du Sud. Bilan : 54 morts et 133 blessés. Ce qui fait dire au journaliste pakistanais Ahmed Rashid, spécialiste de l'Asie centrale et des mouvements islamistes de cette région, que «des liens ont été établis entre les insurgés d'Irak et ceux d'Afghanistan».
Offensives. Jusqu'à l'automne 2005, la guérilla islamiste, réapparue en Afghanistan en 2002, était de faible intensité. Ainsi, elle n'a pu empêcher ni même vraiment perturber les élections législatives de septembre 2005. C'est après ce scrutin qu'elle s'est développée au point d'obliger aujourd'hui les forces de la coalition à lancer de véritables offensives, avec appui aérien, dans les provinces de Kandahar, d'Orozgan, de Zabol et de Helmand. Baptisée «Assaut contre la montagne», la dernière engage de