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Libération
Interview

«On ne poursuit pas les anciens baasistes, mais les criminels»

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publié le 28 juin 2006 à 21h36

Première visite d'un haut responsable irakien depuis la formation du nouveau cabinet, le vice-président Adel Abdel-Mahdi a été reçu, hier, par Philippe Douste-Blazy qui a réaffirmé le soutien de Paris au processus politique en cours. Ce dirigeant chiite, dont une partie de la famille réside en France où il a fait ses études, incarne une ligne très modérée au sein de l'Assemblée suprême de la révolution islamique en Irak (parti chiite formé en Iran) et est proche du grand ayatollah Ali Sistani. Il a notamment présenté le plan de réconciliation nationale du Premier ministre, Nouri al-Maliki, qui, pour la première fois, tend la main aux insurgés dès lors qu'ils ne sont pas impliqués dans des crimes.

Ce plan affiche beaucoup de bonnes intentions mais contient peu d'initiatives concrètes. Peut-il réussir ?

Les bonnes intentions, c'est déjà beaucoup. Il faut le voir comme un premier pas. Il fallait briser les barrières psychologiques, ouvrir la discussion sur ces sujets : faut-il nous réconcilier ou pas, libérer [les prisonniers, ndlr] ou pas, négocier ou pas, pardonner ou pas. A présent, il y a une ligne de conduite. On a donné au Premier ministre le pouvoir d'entreprendre des initiatives. Mais son succès dépend aussi des autres parties. Est-ce que des groupes ou des gens importants [parmi les insurgés, ndlr] vont réagir ?

Ces groupes et ces gens, qui sont-ils ?

La situation est confuse dans leur camp. On ne sait pas quelle force ils représentent, s'ils contrôlent bien la situation,