Menu
Libération

Les Koweïtiennes aux urnes

Article réservé aux abonnés
Pour la première fois, les femmes vont élire leurs députés, au grand dam des islamistes.
publié le 29 juin 2006 à 21h36

Pour la première fois de leur histoire, les Koweïtiennes vont élire leurs députés et peut-être même envoyer l'une d'entre elles au Parlement. Même si les chances qu'une femme soit élue sont infimes, le scrutin d'aujourd'hui ouvre une brèche dans tout le Golfe, la région du monde où la participation des femmes à la vie politique et sociale est la plus faible.

En matière de démocratie, le Koweït a toujours eu un temps d'avance par rapport aux autres pétromonarchies, mais le vote des femmes, promis par la monarchie régnante des al-Sabah après la libération du pays par une coalition internationale emmenée par les Etats-Unis en 1991, n'a pas été sans difficulté dans un pays ultraconservateur. Plus d'une décennie de guérilla avec l'opposition islamiste et une société masculine plus que réticente a été nécessaire pour faire passer cette réforme, finalement adoptée par un vote historique le 16 mai 2005.

Parmi plus de 250 candidats, 28 femmes, la plupart d'excellente formation (avocates, femmes d'affaires, journalistes, etc.) se sont présentées, bravant bien souvent l'hostilité de leur famille ou de leur tribu. Plusieurs candidates ont été l'objet de menaces et ont vu leurs affiches électorales décollées, au point que l'une d'elles a préféré jeter l'éponge. Dans les rues de la bourgade de Keifan, le visage d'Aïcha al-Rachid, la première femme à avoir fait acte de candidature, a été arraché des affiches. Sur d'autres, des vandales lui ont dessiné une barbe et une moustache.

Malgré tout,