Bruxelles (UE) de notre correspondant
Les Etats-Unis ont réussi à étendre leurs lois d'exception antiterroriste au territoire européen avec la complicité, au moins passive, des autorités locales. Outre les vols secrets de la CIA et les centres de détention basés en Europe, le New York Times a révélé, le 23 juin, que les services américains puisaient depuis cinq ans dans les données du réseau Swift (Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication), une société américaine dont le siège européen est situé en Belgique et qui assure, en particulier, les virements internationaux entre les organismes bancaires afin de repérer les réseaux de financement du terrorisme. Le problème est qu'en livrant ces données, Swift a violé les lois nationales européennes protégeant la vie privée.
Hier, la commission du Sénat belge chapeautant le «Comité R», composé de magistrats chargés de contrôler les services de renseignements et de police, a annoncé que celui-ci a ouvert une enquête sur cette affaire : «Cette société américaine s'est certes pliée aux injonctions du département de la Justice américain, explique-t-on au Sénat belge. Mais, ce faisant, elle est entrée en conflit avec l'Etat de droit belge.»
Ce qui est vrai pour la Belgique l'est pour l'ensemble des pays européens, qui ont tous des lois interdisant ou soumettant à un contrôle strict ce type de transfert de données afin de protéger la vie privée. C'est pourquoi Privacy International, une association de protection des droits