Gaza envoyé spécial
Trouver chez lui un cadre du Hamas relevait, hier, de la gageure. La plupart des dirigeants islamistes de Gaza se sont volatilisés dans la nature, téléphones portables soigneusement éteints pour éviter de se faire repérer par les grandes oreilles israéliennes. Au lendemain de l'arrestation, en Cisjordanie, d'un tiers du gouvernement palestinien, soit neuf ministres, ainsi que de 21 députés et de 34 élus municipaux, les institutions ont pratiquement cessé de fonctionner. Les principaux responsables du mouvement religieux opèrent désormais dans une semi-clandestinité peu propice à la gestion des affaires courantes. Le Premier ministre, Ismaïl Haniyeh, ne couche plus dans son lit et refuse d'apparaître en public. Même discrétion pour le ministre de l'Intérieur Saïd Siam et celui des Affaires étrangères Mahmoud Zahar, les deux autres piliers du cabinet. Pas un chat dans l'hémicycle du Conseil législatif où seul Ahmed Bahar, vieux doctrinaire des Frères musulmans, assure une sorte de permanence politique entouré d'une flopée de gardes du corps agités.
«Il est difficile de faire fonctionner un gouvernement et un Parlement dans la clandestinité, mais nous ne céderons pas», clame le docteur Bahar. «Nous allons tenter de régler les problèmes quotidiens de la population et poursuivre le dialogue interpalestinien. Ce nouveau défi ne fait que renforcer l'unité nationale autour du Hamas et de son cabinet. Tous les groupes parlementaires nous soutiennent. La population s