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Libération

Le piège afghan des commandos français

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Révélations sur la mort de deux soldats français, tués en mai lors d'une attaque talibane.
publié le 30 juin 2006 à 21h37

A quoi ressemble la guerre que mènent les forces spéciales françaises en Afghanistan ? Pour la première fois, des informations très détaillées ont filtré sur leur action, en principe couverte par le secret défense. Une publication américaine, Defense News, vient de livrer un récit du guet-apens et de la bataille au cours de laquelle deux militaires du 1er RPIMa (régiment parachutiste d'infanterie de marine) ont été tués le 20 mai. Des informations que des sources françaises ont confirmées et précisées à Libération.

L'action s'est déroulée dans la province du Helmand, au nord-ouest de Kandahar, en pleine zone taliban. Un bataillon de 176 hommes de l'armée nationale afghane Ñ celle du président Karzaï ­ avait installé un poste au fond d'une vallée, vers le village de Kajaki. Ce bataillon («kandak») est encadré par une dizaine de militaires français des forces spéciales, dont un lieutenant-colonel. Avec eux, deux conseillers américains. C'est la seule équipe de formation mise en place par le Commandement des opérations spéciales (COS) français, le reste du dispositif d'environ 200 hommes étant engagé à Spin Boldak.

Erreur. Le 17 mai, un groupe taliban attaque un poste de police à Moussa Qala, dans une vallée voisine, tuant 16 policiers afghans. Le lendemain, il se dirige par la montagne vers le village de Kajaki. La population fuit et le bataillon afghan, légèrement armé, décide de décrocher pour gagner la base opérationnelle avancée Robinson, à une cinquantaine de kilomètres dan