Gaza envoyé spécial
Difficile de distinguer la sombre silhouette des hélicoptères dans le ciel noir d'une nuit sans lune et d'une ville sans lumière. Seul le ronflement des rotors trahit leur présence menaçante au-dessus du quartier endormi avant que les pilotes ne lâchent une bordée de missiles. Deux engins frappent le quatrième étage du ministère de l'Intérieur. Cible hautement symbolique, le bureau du ministre Saïd Siam, l'un des trois piliers du gouvernement et de la direction du Hamas de Gaza, s'embrase sous l'impact. Aucune victime dans ce raid, mené vendredi vers 2 heures du matin, alors que l'immeuble était vide, mais une mise en garde supplémentaire d'Israël au mouvement islamiste déjà durement malmené, la veille, par la rafle de ses principaux cadres de Cisjordanie. Cette frappe, à l'évidence, se voulait un avertissement aux dirigeants de la bande de Gaza tenus pour responsables de la vie du jeune soldat Shalit détenu par des groupes armés, et dont la télévision publique israélienne affirmait vendredi soir qu'il était vivant. Les autorités israéliennes ont toutefois suspendu le second mouvement de leur offensive terrestre, un assaut sur la bourgade de Beit Hanoun, dans le nord de Gaza. Ce répit a été accordé aux émissaires égyptiens qui sont engagés dans une navette complexe pour obtenir des Brigades Ezzedine al-Qassam, branche armée du Hamas, l'élargissement du caporal Gilad Shalit. En acceptant de retenir temporairement ses troupes, le gouvernement israélien sembl