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Libération
Interview

«L'Etat infiltré par les cartels, défi du Président»

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Mario Nuñez, ancien diplomate, analyse les enjeux du scrutin:
publié le 1er juillet 2006 à 21h49
(mis à jour le 1er juillet 2006 à 21h49)

Immigration, terrorisme, drogue... L'immense frontière entre le Mexique et les Etats-Unis a été un des sujets principaux de la campagne électorale mexicaine qui s'achève. Mario Nuñez (1), analyste, ex-diplomate, notamment ancien consul mexicain à Los Angeles, estime que les deux pays ne peuvent plus se passer l'un de l'autre.

Les relations entre le Mexique et les Etats-Unis changeront-elles en cas de victoire de López Obrador ?

Le président sortant, Vicente Fox, a défendu une «alliance stratégique» avec les Etats-Unis et le Canada. Si López Obrador est élu, je crains que nous revenions à une politique défensive inspirée du «latino-américanisme», à une opposition de principe aux Etats-Unis : faire de l'antiyankee primaire. En oubliant les nouvelles relations issues de l'Alena [Accord de libre-échange nord-américain entre le Mexique, les Etats-Unis et le Canada, entré en vigueur en 1994, ndlr]. López Obrador aura sans doute de bonnes relations avec Fidel Castro (Cuba), Lula (Brésil), Hugo Chávez (Venezuela), Evo Morales (Bolivie), Tabaré Vázquez (Uruguay) et Michelle Bachelet (Chili) : donc, des gauches distinctes et contradictoires, des supposés «frères latino-américains» mais qui ne peuvent se mettre d'accord. Peut-être faudra-t-il attendre l'arrivée d'une Hillary Clinton à Washington pour installer sur tout le continent un panaméricanisme de gauche qui en finisse avec cette idée de fausse alliance d'un «latino-américanisme» impossible.

Le Mexique est-i