Amsterdam de notre correspondante
Les Pays-Bas se sont réveillés, vendredi, sans gouvernement. Jeudi soir, le Premier ministre néerlandais, Jan Peter Balkenende, a annoncé la démission de l'équipe au pouvoir. Le parti centriste D66 s'est retiré de la coalition de centre droit au pouvoir depuis janvier 2003, à cause des «errements politiques» de Rita Verdonk, ministre de l'Intégration, dans l'affaire Ayaan Hirsi Ali. Privant de fait le gouvernement néerlandais de sa majorité. Irrités, plusieurs ministres chrétiens-démocrates et conservateurs ont jugé ce dénouement «pas nécessaire», voire «scandaleux».
Mensonge. Tout a commencé le 13 mai, lorsqu'un documentaire sur la vie d'Ayaan Hirsi Ali la jeune députée d'origine somalienne qui avait participé au documentaire polémique de Theo Van Gogh (assassiné par un islamiste en novembre 2004) sur l'oppression des femmes musulmanes l'a accusée d'avoir menti sur son vrai nom à son arrivée aux Pays-Bas, en 1992. Après une enquête express, Rita Verdonk, le 15 mai, a annoncé que sa camarade du Parti pour le peuple et la liberté (VVD) n'avait «jamais eu la nationalité néerlandaise». Le lendemain, Ayaan Hirsi Ali a démissionné, très émue, et le Parlement a exigé, lors d'une séance inhabituellement houleuse, de la ministre qu'elle ne retire pas sa citoyenneté néerlandaise à la jeune femme. A diverses reprises depuis 2004, cette dernière avait admis ses mensonges. Recrutée par un centre de réflexion conservateur,