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Libération

Pays-Bas: le gouvernement chute sur Rita Verdonk

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La ministre de l'Intégration provoque la démission des centristes au pouvoir.
publié le 1er juillet 2006 à 21h49

Amsterdam de notre correspondante

Les Pays-Bas se sont réveillés, vendredi, sans gouvernement. Jeudi soir, le Premier ministre néerlandais, Jan Peter Balkenende, a annoncé la démission de l'équipe au pouvoir. Le parti centriste D66 s'est retiré de la coalition de centre droit au pouvoir depuis janvier 2003, à cause des «errements politiques» de Rita Verdonk, ministre de l'Intégration, dans l'affaire Ayaan Hirsi Ali. Privant de fait le gouvernement néerlandais de sa majorité. Irrités, plusieurs ministres chrétiens-démocrates et conservateurs ont jugé ce dénouement «pas nécessaire», voire «scandaleux».

Mensonge. Tout a commencé le 13 mai, lorsqu'un documentaire sur la vie d'Ayaan Hirsi Ali ­ la jeune députée d'origine somalienne qui avait participé au documentaire polémique de Theo Van Gogh (assassiné par un islamiste en novembre 2004) sur l'oppression des femmes musulmanes ­ l'a accusée d'avoir menti sur son vrai nom à son arrivée aux Pays-Bas, en 1992. Après une enquête express, Rita Verdonk, le 15 mai, a annoncé que sa camarade du Parti pour le peuple et la liberté (VVD) n'avait «jamais eu la nationalité néerlandaise». Le lendemain, Ayaan Hirsi Ali a démissionné, très émue, et le Parlement a exigé, lors d'une séance inhabituellement houleuse, de la ministre qu'elle ne retire pas sa citoyenneté néerlandaise à la jeune femme. A diverses reprises depuis 2004, cette dernière avait admis ses mensonges. Recrutée par un centre de réflexion conservateur,