Beit Hanoun envoyé spécial
De l'armada israélienne, les villageois de Beit Hanoun ne distinguent qu'un dirigeable blanc armé d'une caméra qui épie leurs mouvements. Troupes et blindés de Tsahal sont pourtant là, tout proches, massés derrière cette longue clôture barbelée qui serpente sur les dunes à la lisière de leurs champs d'orangers déracinés.
Pour l'heure, l'offensive sur le nord de la bande de Gaza reste une menace suspendue aux efforts entrepris par l'Egypte pour obtenir la libération du caporal Gilad Shalit. Les émissaires du Caire ont passé le week-end à tenter de convaincre les groupes armés palestiniens qu'il était dans l'intérêt des populations civiles de mettre un terme à ce bras de fer avec Israël, en relâchant leur prisonnier capturé la semaine passée lors d'une incursion en territoire israélien. Deux gradés des services de renseignements, les généraux Rafaat Chehata et Mohamed Ibrahimi, ont pris contact avec les ravisseurs pour leur donner la garantie du président égyptien, Hosni Moubarak, sur un engagement oral du gouvernement d'Israël à élargir un nombre important de détenus palestiniens dans les semaines qui suivraient le retour du jeune tankiste dans sa famille. Les miliciens ont demandé un délai supplémentaire de réflexion pour répondre à cette offre. Craignant une manoeuvre dilatoire, les intermédiaires égyptiens ont exigé un engagement définitif avant mardi.
Conciliabules. En attendant, les villageois de Beit Hanoun se préparent au pire. Cheikh Mohamed N