Mexico envoyé spécial
Un coup de tonnerre dans la fin de la campagne électorale mexicaine. Alors que le géant latino-américain votait hier aux législatives et à la présidentielle, l'ex-président Luis Echeverría (1970-1976) a été placé en détention préventive et inculpé pour «génocide» dans l'affaire du massacre de Tlatelolco, quand, le 2 octobre 1968, l'armée avait violemment réprimé une manifestation d'étudiants, faisant des dizaines de morts. Luis Echeverría était à l'époque ministre de l'Intérieur et, à ce titre, chargé de coordonner la répression du Mai 68mexicain.
«Ridicule». A 84 ans, l'ex-président du PRI, le Parti révolutionnaire institutionnel qui a gouverné le pays de façon autoritaire et hégémonique sans inter- ruption entre 1929 et 2000 , a été placé aux arrêts domiciliaires samedi, son âge lui permettant d'éviter la prison, selon la loi mexicaine. Il devait être entendu par le juge aujourd'hui. Défendant son ex-président, le PRI dont le candidat Robert Madrazo était l'un des trois candidats favoris de la présidentielle d'hier a dénoncé une manoeuvre électorale «ridicule et anachronique» et estimé que dans cette affaire la justice avait subi «des pressions évidentes». Cette décision, estime le PRI, «ne fait que démontrer le manque de confiance du président (sortant) Vicente Fox en son candidat», Felipe Calderón, autre favori du scrutin.
Comme d'autres pays, le Mexique a connu en 1968 une vague de révolte estudiantine, mais