De passage à Paris, Khalli Henna Ould Rachid jure y croire dur comme fer. «Seule l'autonomie sous souveraineté marocaine, mais toute l'autonomie, rien que l'autonomie, peut constituer une sortie honorable au Sahara occidental, sans vainqueur ni vaincu. Mohammed VI a eu le courage de réparer le péché originel et l'erreur la plus grave du Maroc dans ce conflit : le refus d'impliquer les Sahraouis dans la solution de leur problème.»
Insoluble. Critiquant vertement la gestion du Maroc de Hassan II, qui «a matraqué et jamais écouté les Sahraouis», l'énergique et déterminé président du Corcas (Conseil royal consultatif des affaires sahariennes), mis sur pied par Mohammed VI en mars, a au moins un mérite : un langage peu manichéen et donc nouveau dans ce conflit insoluble. Depuis plus de trente ans, l'impasse y est en effet programmée. Le Front Polisario réclame «l'indépendance» de l'ex-colonie espagnole, désertique et riche en phosphates, annexée par le Maroc en 1975. L'Algérie qui abrite le Polisario et le soutient politiquement, économiquement et militairement clame qu'elle n'a rien à voir avec ce conflit transformé en formidable arme contre l'éternel rival marocain. Le Maroc, où l'affaire est «cause nationale» susceptible de déstabiliser la monarchie, a dénié toute légitimité au Polisario et désigné Alger comme seul interlocuteur. Campant sur son intransigeance concernant «ses provinces du Sud», Rabat a fini par se résigner (lentement) à l