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Libération

Népal: le dernier combat du «Serpent»

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Le tueur en série français Charles Sobhraj tente d’obtenir sa libération devant la Cour suprême.
publié le 6 juillet 2006 à 21h53

New Delhi de notre correspondant

Charles Sobhraj va-t-il s'en sortir ? Condamné en 2004 à la prison à vie, au Népal, pour un meurtre commis vingt-huit ans plus tôt, le tueur en série français est persuadé que la Cour suprême, qui examine son cas depuis hier, va le libérer. «Je suis sûr de sortir, il n'y a aucune preuve recevable», a ainsi déclaré le sexagénaire, qui a déjà passé plus d'un quart de siècle derrière les barreaux, à la veille de son ultime recours devant la justice népalaise. Non pas que son implication dans le meurtre de Connie Jo Bronzich, une jeune touriste américaine dont le corps avait été retrouvé dans les faubourgs de Katmandou, en 1975, soit réellement en doute. Mais les preuves sur lesquelles il a été condamné sont minces, la police locale ayant eu le plus grand mal à reconstituer le dossier trois décennies après les faits.

«Il n'a pas été condamné sur des preuves, mais sur sa réputation», martèle ainsi Raja Ram Dhakal, l'un de ses avocats népalais. Le passé criminel de celui qu'on surnomme «le Serpent» ­ tant pour sa capacité à s'évader de prison que pour sa fâcheuse manie d'empoisonner ses victimes ­ est en effet mondialement connu. Pourtant, il n'avait, jusqu'ici, jamais été condamné pour les multiples meurtres qu'il est soupçonné avoir commis, à l'époque où il sévissait parmi les routards occidentaux, en quête de drogue ou de spiritualité, en chemin vers Katmandou. Tour à tour escroc, séducteur, contrebandier, roi de la cavale, expert en