Londres correspondance
«Et mettez bien votre maquillage, les caméras vont tourner». Le garde de sécurité repart, tout content de sa vanne. Les deux jeunes barbus du stand de Jamiatul Ummah, une école musulmane pour garçons de l'est londonien, baissent le volume de l'écran plasma géant. Dans un quart d'heure, toute la Grande-Bretagne va observer deux minutes de silence. Celles d'IslamExpo seront retransmises à la télé. Et scrutées de prêt. Car, maladresse ou pas, cette opération de promotion de l'Islam coïncide avec l'anniversaire des attentats du 7 juillet 2005. Elle a pourtant été prévue de longue date, selon les organisateurs la mairie de Londres et la Muslim Association of Britain.
«Déni». Ouverte depuis jeudi à l'Alexandra Palace, l'équivalent londonien de La Villette, IslamExpo fait polémique. Depuis une semaine, les chefs de la communauté musulmane et le gouvernement se tirent dessus à boulets rouges. Au coeur de la querelle : les responsabilités de chacun dans les attentats du 7 juillet et les remèdes à apporter pour éviter une nouvelle action terroriste.
Le directeur d'IslamExpo, le Dr Azzam Tamimi, s'en prend ainsi à un gouvernement qui est en «état de déni» sur la vraie raison des attentats : «l'invasion en Irak». Tony Blair a toujours refusé de commenter la question, prétextant que cela revenait à jouer le jeu des terroristes.
Principale organisation représentative des musulmans britanniques, le Muslim Council of Britain, est aussi remontée con