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Libération

Turkmenistan : un collaborateur de France 2 arrêté

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Des manifestants ont protesté hier devant l'ambassade à Paris.
publié le 8 juillet 2006 à 21h54

La banderole clame «Turkmenistan, ceux qui tentent d'en parler sont en prison» et le petit groupe de manifestants brandit des pancartes rappelant que cette ex-République soviétique d'Asie centrale de 4,5 millions d'habitants représente aujourd'hui avec la Corée du Nord ce qu'il y a de pire pour la liberté de la presse selon le classement de Reporters sans frontières. Ils étaient réunis vendredi à Paris, devant l'ambassade, afin d'exiger la libération d'Annakurban Amanklytchev, arrêté le 16 juin, torturé et accusé «d'espionnage au profit d'une puissance étrangère». Cet universitaire mis à pied par le régime pour ses idées démocratiques était devenu chauffeur de taxi puis «fixeur» pour la société de production Galaxie Presse, qui réalisait une émission destinée à Envoyé spécial de France 2. La tragédie d'Amanklytchev est révélatrice du quotidien d'un pays tenu d'une main de fer par le dictateur mégalomane Saparmurat Niyazov.

«Il y a plus de 20 000 prisonniers politiques. C'est le règne d'Ubu pour rappeller à chacun, y compris aux ministres, que son destin dépend du "Turkmenbachi" [le père des Turkmènes, ndlr]», explique Catherine Berthillier, l'auteure du reportage. Grâce à un visa de transit elle a filmé quatre jours en caméra cachée les délires architecturaux du dictateur et interviewé des dissidents. Son «fixeur» proposa de garder une caméra pour réaliser les images qui manquaient. Elle lui a fait parvenir un magnétoscope par l'entremise d'