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Libération

L'Europe enrôle l'Afrique dans sa lutte anticlandestins

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publié le 11 juillet 2006 à 21h56

Rabat envoyé spécial

Septembre-octobre 2005, des centaines de clandestins se jettent sur les grillages frontières des enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla. Terrible bilan : 11 morts. «Un choc pour les consciences européennes», selon l'expression d'un diplomate français, et l'accélération d'un processus né d'une idée déjà ancienne : le phénomène migratoire, particulièrement le flux des clandestins, doit être traité de façon globale. C'est-à-dire par les pays d'origine, de transit et de destination. Préparée par le Maroc, l'Espagne et la France, débattue et bien accueillie en juin à Dakar par les délégations d'une soixantaine de pays européens et africains, cette nouvelle approche des migrations a été mise en orbite hier à Rabat lors d'une conférence ministérielle euro-africaine.

«Modèle équilibré». «Une rencontre historique», selon l'expression du ministre français des Affaires étrangères Philippe Douste-Blazy, coprésident de la conférence, où la France était également représentée par Nicolas Sarkozy, la ministre déléguée à la Coopération Brigitte Girardin et la ministre déléguée aux Affaires européennes Catherine Colonna. Soit pas moins de quatre ministres. C'est dire si, pour Paris, «l'esprit de Rabat» souffle dans le bon sens. Pareil pour Madrid, dont le chef de la diplomatie Miguel Angel Moratinos a salué cette initiative comme étant «la base d'un authentique partenariat» entre l'Europe et l'Afrique visant à établir un «modèle équilibré d'immigra