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Libération

La résistance tchétchène sans son fou de dieu

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«Terroriste numéro 1» de la Russie depuis la prise d'otages de Beslan, le leader radical Chamil Bassaïev meurt dans un accident en Ingouchie.
publié le 11 juillet 2006 à 21h56

Moscou de notre correspondante

La nouvelle a été présentée à la télévision russe sous forme d'un rapport du chef du FSB (les services secrets, héritiers du KGB) au président Poutine. «Cette nuit en Ingouchie, Chamil Bassaïev a été anéanti, ainsi que toute une série de bandits qui préparaient des actes terroristes», a exposé Nikolaï Patrouchev. «Je vous félicite. C'est un châtiment mérité pour ces bandits, au nom de nos enfants à Beslan», a aussitôt réagi le président russe. Juste avant le sommet du G8 de Saint-Pétersbourg, où Poutine veut montrer au monde une Russie renforcée et pacifiée, cette annonce tombe à pic : Bassaïev, 41 ans, était le «terroriste numéro un» de la Russie, qui avait revendiqué la prise d'otages de Beslan, achevée dans un bain de sang en septembre 2004, et des dizaines d'autres actes terroristes, qui auraient, selon les autorités russes, fait plus d'un millier de morts au total.

Extinction. «Bassaïev était une personnalité qui attirait des jeunes Tchétchènes dans la guerre contre les forces fédérales russes, commentait hier le journaliste tchétchène Timour Aliev. Avec sa mort, la lutte armée ne va, bien sûr, pas s'arrêter du jour au lendemain, il y aura encore des actes terroristes, mais sans doute moins élaborés. D'ici six mois, un an ou deux ans, la résistance armée pourrait aussi bien s'éteindre.»

Originaire d'un village du sud de la Tchétchénie, Chamil Bassaïev avait commencé par se battre au début des années 1990 en