Menu
Libération

Srebrenica rattrape l'ONU et les Pays-Bas

Article réservé aux abonnés
Les survivants du massacre portent plainte contre l'inaction des Casques bleus en juillet 1995.
publié le 11 juillet 2006 à 21h56

Amsterdam de notre correspondante

Les avocats de Van Diepen & Van der Kroef mettent les pieds dans le plat. Face au mutisme des autorités, qu'il a cherché en vain à rencontrer, ce grand cabinet va, d'ici octobre, porter plainte auprès d'un tribunal néerlandais, contre les Nations unies et les Pays-Bas, au nom de 7 920 survivants et parents de victimes de Srebrenica.

Le massacre d'au moins 8 000 hommes (adolescents et vieillards compris) par les milices serbes, le 11 juillet 1995 en Bosnie, s'est déroulé autour de la base militaire des Nations unies. Là, un contingent de 450 Casques bleus néerlandais était censé protéger l'enclave de Srebrenica face à l'offensive serbe. Entre 25 000 et 35 000 civils ont cherché refuge dans et autour de la base, sans que le pire ne puisse être évité. Face à un millier de miliciens serbes, les militaires du Dutchbat ont laissé faire le tri entre les femmes et les hommes. Et ces derniers ont ensuite été massacrés.

Manquements. L'objectif de la plainte consiste d'abord et avant tout à établir les manquements graves des Pays-Bas et des Nations unies, dans la chaîne de décisions qui a contribué à la catastrophe. Ensuite, des réparations financières pourraient suivre, pour un montant de 2 milliards d'euros. «Si les Casques bleus néerlandais avaient reçu un renfort aérien, il ne se serait rien passé. S'ils avaient eu le courage de protéger les civils bosniaques qui fuyaient l'offensive serbe, les massacres n'auraient peut-être pas eu lieu. Mais aucu