Bruxelles (UE) de notre correspondant
Edith Cresson, ancienne commissaire à la Recherche et à l'Education, a bien procuré un emploi de complaisance au sein de l'administration communautaire à un de ses amis, aujourd'hui décédé. La Cour de justice européenne a mis hier un point final à cette affaire qui a entraîné la démission de la Commission Santer, en mars 1999, en établissant définitivement la matérialité des faits reprochés à l'ex-Première ministre de François Mitterrand (1991-1992). Faits qu'elle continuait à nier farouchement. Magnanimes, les juges européens la dispensent de toute sanction, estimant que «le constat du manquement [à ses obligations, ndlr] constitue en soi une sanction appropriée». Une application de l'adage «on ne tire pas sur une ambulance».
«Visiteur scientifique». C'est le 24 septembre 1998 que Libération révèle qu'Edith Cresson a fait embaucher le 1er septembre 1995 comme «visiteur scientifique» à la Direction générale «recherche», un «ami de vingt ans», comme elle le dit elle-même, René Berthelot, alors âgé de 66 ans, originaire de Châtellerault, ville dont elle fut maire jusqu'en 1997. Mélange de confident et d'homme à tout faire, Berthelot était déjà dans ses bagages à Matignon et elle débarque à Bruxelles avec lui en janvier 1995. Elle exige qu'il soit nommé à son cabinet, mais François Lamoureux, le haut fonctionnaire intègre qui le dirige, s'y oppose.
Cresson donne alors l'ordre à ses services de le recr