Tokyo de notre correspondant
L'optimisme initial de Christopher Hill, le négociateur américain chargé d'apporter une réponse «unifiée» à la crise des missiles nord-coréens, a été de courte durée. Une semaine après le tir des sept missiles nord-coréens, les pays impliqués dans les négociations sur le programme nucléaire nord-coréen sont profondément divisés sur la stratégie à suivre. Faut-il adopter des sanctions à l'encontre de Pyongyang ou privilégier le dialogue ? Hier, Pékin et Moscou ont commencé à faire circuler leur projet de résolution à l'ONU. Il vient concurrencer celui déjà présenté par le Japon, qui prévoit des sanctions contre la Corée du Nord.
Le dictateur nord-coréen, Kim Jong-il, peut savourer cette absence de consensus. D'autant que les deux plus proches alliés des Etats-Unis dans la région, la Corée du Sud et le Japon, affichent des positions diamétralement opposées. Séoul, qui privilégie le dialogue et refuse d'«attiser les tensions», a entamé mardi, à Pusan (Corée du Sud), une série de pourparlers avec des responsables militaires nord-coréens.
Faucon. Isolé, le Japon a adopté une attitude plus belliqueuse. Dimanche, le ministre nippon des Affaires étrangères, Taro Aso, a assuré qu'en cas d'attaque nord-coréenne son pays ne resterait pas les bras croisés, surtout face à «un pays qui dit posséder des armes nucléaires». Lundi, le porte-parole du gouvernement, Shinzo Abe, un «faucon» et grand favori pour succéder au Premier ministre, Koizumi