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Libération

Une ville néerlandaise relègue ses coffee-shops à la frontière

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Le maire de Venlo entend réduire le tourisme des fumeurs de joints.
publié le 13 juillet 2006 à 21h57

Venlo (Pays-Bas) envoyée spéciale

Comment se débarrasser des touristes fumeurs de joints sans pour autant compromettre les affaires ? Venlo, petite ville néerlandaise de 45 000 habitants, frontalière avec l'Allemagne, a trouvé la solution : déplacer les coffee-shops du centre-ville vers la frontière pour que l'incessant ballet des clients allemands ne dérange plus les riverains.

Pas d'alcool. Roots et Oase, deux des cinq coffee-shops de Venlo, se sont relogés depuis début octobre dans un ancien restaurant pour chauffeurs routiers. De la route, on sent déjà l'odeur du cannabis. Sur le parking, grand et propre, beaucoup de plaques d'immatriculation allemandes et néerlandaises. Un vaste édifice en brique abrite, au premier étage, un café à la déco vaguement marocaine et, au sous-sol, une cave à la lumière tamisée. Comme beaucoup des 740 coffee-shops des Pays-Bas, l'établissement ne vend pas d'alcool. Seule particularité notable de l'endroit : la file d'attente quasi permanente aux deux guichets, à côté du bar, qui écoulent sachets d'herbe et de haschisch, à raison de 5 grammes au maximum par jour et par client. Et puis les caméras de surveillance de la police, discrètes, posées sur les murs et au plafond, à la suite d'un accord entre la municipalité et le propriétaire des lieux.

Hubert Bruls, le maire de Venlo, affirme que sa politique a amélioré le «sentiment de sécurité» de ses administrés. Mais il avoue aussi qu'elle a peut-être «trop bien réussi», dans la mesure