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L'Allemagne se penche sur ses étrangers à intégrer

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Berlin organise un sommet pour élaborer une politique fédérale.
publié le 14 juillet 2006 à 21h58

Berlin correspondance

Hatun aura-t-elle un jour le permis de séjour dont elle rêve ? Cette jeune Turque de 31 ans fait partie de cette catégorie d'étrangers «parfaitement intégrés» que les autorités allemandes ne cessent de citer en exemple. Vêtue à l'occidentale, elle aime sortir et, pour l'instant, a choisi de ne pas se marier. Pourtant, à tout moment, Hatun risque l'expulsion. Dépourvue de papiers, sa présence n'est que «tolérée» bien qu'elle vive en Allemagne depuis dix-huit années.

Quel avenir en Allemagne pour une jeune femme telle que Hatun, sans travail car sans papiers ? Ou encore pour l'épouse tout juste arrivée de Turquie et dont les enfants ne parlent pas allemand lorsqu'ils arrivent en primaire ? Et que faire pour que les enfants de cette jeune épouse parlent allemand avant le CP ? Autant de questions que vont se poser les participants du sommet de l'intégration qui se tient, aujourd'hui, en présence de la chancelière. Une première outre-Rhin. La République fédérale est rattrapée par des décennies de politique de l'autruche : «L'Allemagne était déjà dans les années 80 en train de devenir une terre d'immigration, rappelle l'historien des migrations Klaus Bade. Mais on s'est toujours évertué à nier l'évidence...» Brutalement réveillée par une série d'incidents récents, l'opinion a commencé à se demander si l'Allemagne ne pourrait pas connaître dans ses quartiers défavorisés de graves troubles, à l'image des émeutes de l'hiver dernier en France.