Son père, Gnassingbé Eyadéma, l'ancien président du Togo, décédé en février 2005, était «un ami personnel» de Jacques Chirac, selon les termes du président français. Son fils et successeur, Faure Gnassingbé, lui, n'a pas eu droit, jusqu'à présent, à la moindre réception sous les ors de l'Elysée.
Mais cet «oubli» pourrait être bientôt réparé. Une délégation togolaise de haut niveau séjourne actuellement à Paris pour préparer la visite en France du jeune président de cet ancien protectorat français en Afrique de l'Ouest. Rendez-vous est pris le 7 septembre, confirme l'Elysée. Ce déplacement officiel mettra fin à une période de «froid» entre les deux pays.
A l'issue d'un scrutin marqué par une explosion de violences et des fraudes massives, Faure Gnassingbé a été élu, en avril 2005, à la tête du Togo. La France a reconnu sa victoire, à l'instar de la communauté internationale. Mais, face aux critiques acerbes de l'opposition togolaise, elle s'est gardée de lui dérouler le tapis rouge. Faisant contre mauvaise fortune bon coeur, le directeur de cabinet de Faure Gnassingbé assure que ce dernier n'était pas demandeur. «On a changé d'époque, explique Pascal Bodjona. Un nouveau président africain n'a pas à se précipiter à Paris.» En réalité, la France attendait des gestes d'apaisement de la part des autorités de Lomé. Elle plaidait notamment pour l'ouverture d'un dialogue national qui serait parachevé par l'organisation de législatives «propres». Une première étape