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Libération

L'Ouganda parle avec les rebelles malgré la justice internationale

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La Cour pénale refuse de lever les poursuites contre la LRA.
publié le 15 juillet 2006 à 21h59

La lutte contre l'impunité peut-elle être préjudiciable au rétablissement de la paix ? La question, classique, prend une acuité particulière avec l'ouverture, vendredi, à Juba (Sud-Soudan), de pourparlers entre le gouvernement ougandais et la rébellion de l'Armée de résistance du seigneur (LRA).

Terreur. Depuis près de vingt ans, la LRA fait régner la terreur dans le nord de l'Ouganda, enlevant des enfants transformés en chair à canon ou en esclaves sexuels. Cette guerre a provoqué un véritable désastre humanitaire. Actuellement, près de 2 millions de personnes vivent dans des camps, où elles dépendent de l'aide internationale.

Les négociations directes, sous l'égide des ex-rebelles soudanais, entre la LRA et les autorités de Kampala représentent un véritable espoir pour les Ougandais. Mais elles sont obérées, regrette le gouvernement de Kampala, par l'action de la justice internationale. En octobre 2005, la Cour pénale internationale (CPI), qui siège à La Haye, a lancé cinq mandats d'arrêt contre les dirigeants de la LRA. Notamment contre son mystérieux chef, Joseph Kony, et son adjoint, Vincent Otti.

Les deux hommes n'étaient pas présents, vendredi, à Juba, craignant visiblement d'être arrêtés, en dépit des assurances données par Kampala. Car, ces derniers jours, les autorités ougandaises n'ont pas ménagé leur peine pour obtenir la levée des mandats d'arrêt. Le ministre de la Défense s'est rendu cette semaine à La Haye pour tenter de faire plier la CPI. Il s'est heurté à l'i