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Vivre avec l'ours

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Dans les Abruzzes (Italie), les ours «marsicains» font le bonheur des villages, attirant les touristes du monde entier. Une seule inquiétude, leur possible disparition.
publié le 15 juillet 2006 à 21h58

Pescasseroli est à plus de 1 000 kilomètres des Pyrénées et quelques années-lumière des combats enragés qu'y suscite le retour de l'ours. Cette petite ville de 2000 habitants perchée dans les montagnes du parc national des Abruzzes, au coeur de l'Italie, coule des jours tranquilles à la botte du plantigrade, animal qui lui assure prospérité et longue vie. Tout ici porte la griffe de l'ours dit «marsicain», du nom d'un mont sacré situé à quelques kilomètres de là. Camping dell'orso,Bar dell'orso,Pizzeria dell'orso, sans compter la silhouette de la bête qui orne ça et là les murs des maisons et, depuis 1970, le logo du Parc. Construite à 1 200 m d'altitude et fondée essentiellement par des bergers, Pescasseroli est aujourd'hui une station de ski qui vit également à plein régime ses étés, grâce à sa faune et surtout à ses ours, derniers survivants de la Péninsule. La commune compte 40 hôtels pour une capacité hôtelière de 2000 lits, soit plus que Cortina d'Ampezzo, la station de luxe des Dolomites, hôte des Jeux olympiques d'hiver en 1956. Elle n'a qu'une seule crainte : que l'ours, victime d'une lente érosion de ses effectifs, disparaisse à jamais de son ultime refuge italien. Pour éviter ce naufrage et évaluer ses chances de prospérer, des chercheurs de tous poils (spécialistes des ursidés, généticiens, écologues) traquent la vraie nature de l'ours marsicain, depuis sa tanière jusqu'à son ADN (lire ci-contre).

Moins d'opposition qu'en France.

«Ici l'ours a une histoire. Il y a t