Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont manifesté sans incident samedi en Haïti pour réclamer le «retour» dans le pays de l'ancien président Jean-Bertrand Aristide, en exil en Afrique du Sud depuis février 2004, après une intervention armée américaine. Les manifestants ont aussi exigé le départ des quelque 9 000 policiers et militaires de la Minustah (Mission de stabilisation des Nations unies en Haïti) présents dans le pays depuis deux ans. «Nous demandons au président Préval de rendre sa dignité au pays» en faisant partir «les Blancs [les étrangers, ndlr]», dit l'un d'entre eux.
Des Casques bleus brésiliens, pakistanais et des policiers chinois ont été déployés devant le palais présidentiel, à Port-au-Prince, où se sont dispersés les manifestants qui portaient des t-shirts à l'effigie de Jean-Bertrand Aristide. «Nous avons voté René Préval pour obtenir le retour de notre leader [Aristide]», a lancé un des organisateurs de la marche. Elu en février, René Préval est un ancien proche de Jean-Bertrand Aristide.
La Minustah a révélé cette semaine un nouveau plan de sécurité pour la capitale haïtienne, en proie à une vague de violence ayant coûté la vie à plus de 25 personnes en quelques jours, tandis que trois Casques bleus brésiliens ont été blessés par balles lors d'échanges de tirs avec des gangs armés. Pour le président Préval, cette vague de violence relève du seul banditisme : «L'insécurité politique est en grande par