Israël est en guerre. La preuve: le premier ministre Ehud Olmert a pu faire son discours de chef militaire lundi soir au parlement sans être interrompu par les députés – même pas par les députés arabes israéliens – dans un «silence religieux» et très inhabituel à la Knesset. Et, encore plus surprenant, quand il est redescendu de la tribune, c'est toute la classe politique, de l'extrême-droite à l'extrême gauche, qui a tenu à lui serrer la main.
L'unanimité d'un pays en guerre. Le sondage publié mardi dans le quotidien Yedioth Aharonot confirme que l'opinion publique soutient l'offensive militaire au Liban et son chef d'état: 81% de la population déclarent qu'ils sontpour la continuation des opérations, du moins pour l'instant. Et 58% souhaitent que l'offensive militaire dure jusqu'à ce qu'à la suppression de toute menace du Hezbollah. Une minorité, 17%, pense néanmoins qu'il faudrait arrêter les combats et engager des négociations. Quand on sait que ce sondage a interrogé un échantillon représentatif de la population israélienne – juifs, arabes, druzes, chrétiens…– c'est tout le pays qui semble uni aujourd'hui autour d'une «guerre légitime.»
«C'est une population qui ne s'attendait pas à la guerre – personne ne s'y attendait - et maintenant qu'il y a une guerre elle se sent solidaire avec le gouvernement» explique Daniel Bensimon, spécialiste de l'étude de la société israélienne, analyste politique au quotidien Haaretz. "Ce n'est pas nouveau, les Isr