Moscou de notre correspondante
Ecrivain et publiciste, Alexandre Kabakov passe en Russie pour un prophète depuis qu'il a prédit, en 1989, dans son livre Non-Retour (le seul traduit en français), la décomposition de l'URSS et les guerres civiles qui ont suivi. Collaborateur régulier du quotidien d'opposition Kommersant et de l'agence gouvernementale Ria-Novosti, il évoque les dilemmes actuels de l'élite russe.
Ce G8 est à nouveau l'occasion en Occident de poser la question : la Russie est-elle vraiment une démocratie, a-t-elle sa place au G8 ?
L'attitude de l'Occident envers la Russie est contre-productive : d'un côté on critique l'autoritarisme du régime Poutine, on l'accuse d'abandonner les principes démocratiques et de l'autre, on lui donne la présidence du G8. C'est comme prendre acte du fait que la Russie n'est pas une démocratie, et passer au point suivant de l'ordre du jour, comme si de rien n'était.
Que devrait donc faire l'Occident ? Bouter la Russie hors du G8 ?
Non, jeter la Russie serait ressenti comme une offense. Ces derniers temps, et notamment depuis le 11 septembre 2001, la politique de l'Occident envers la Russie est heureusement devenue plus raisonnable. On a cessé notamment de critiquer sans cesse la politique russe en Tchétchénie qui n'est pas très différente de ce que font les Etats-Unis en Afghanistan ou en Irak. Depuis les attentats terroristes à New York, Londres et Madrid, ces critiques ont cessé. L'Occident semble avoir compris qu'il est bi