Rome intérim
En plein centre de Rome, à deux pas de la place de Venise, un homme est accroché à une croix, stigmates et bandeau blanc en guise de couronne d'épines. Une représentation de la crucifixion : «C'est la fin qui nous attend tous», ironise Luigi. Chauffeur de taxi napolitain, il est venu avec ses collègues participer à la manifestation nationale dans la capitale italienne. Ils étaient près de 2000, hier, sous les fenêtres du siège de l'Unione, la coalition au pouvoir.
«Bersani est aussi infâme que Zidane», peut-on lire sur une banderole. Quel coup de tête reproche-t-on à Bersani, ministre chargé du développement de l'économie ? Il a présenté, à la fin du mois de juin, plusieurs mesures de libéralisation, dans un décret-loi qui prévoit notamment d'augmenter le nombre de licences et d'interdire leur cumul.
«C'est la faim et le désespoir qui nous poussent à venir ici. Avec ce décret, nos salaires vont diminuer de moitié !» s'échauffe Mario, la quarantaine. Sa corporation se dit prête à mettre le pays «sens dessus dessous» si elle n'obtient pas gain de cause. Une bonne illustration de la difficulté à réformer l'Italie et ses corporatismes, comme le souhaite le gouvernement de centre gauche dirigé par Romano Prodi. Celui-ci a aussi remis en question le tarif minimum des avocats, lesquels sont depuis en grève.
Le décret a été accueilli favorablement par la majeure partie de l'opinion publique et de la classe politique. Résignée face à un texte dont