Londres correspondance
Dernière journée du G8, lundi, à Saint-Pétersbourg, le déjeu- ner tarde à commencer. George W. Bush et Tony Blair entament une petite discussion en aparté. «Yo Blair, ça va comme tu veux ?» l'accueille le président américain. S'ensuit une conversation à mots couverts sur l'OMC, une étrange histoire de bonbon et la crise au Moyen-Orient. «Ce qu'ils doivent faire, c'est amener la Syrie à faire en sorte que le Hezbollah cesse de semer la merde, et ce sera fini», explique George W. Bush entre deux bouchées de pain.
Impuissance. La conversation a été enregistrée à leur insu. Un micro était branché sur la table du président américain, et un technicien d'une télévision a pu capter le bavardage. Tony Blair a fini par s'en rendre compte, mais le mal était déjà fait : le pouvoir d'influence sur George W. Bush dont il s'est longtemps targué est parti en fumée... Tony Blair fait ainsi part à Bush de son désir d'aller au Moyen-Orient : «Comme je l'ai dit, je suis parfaitement heureux d'essayer et de voir ce qui se passe, mais il faut faire ça rapidement, parce qu'autrement c'est l'escalade.»
Pas de chance, le président américain a d'autres plans. Il affirme vouloir envoyer la secrétaire d'Etat américaine, Condoleezza Rice : «Je pense que Condi va y aller bientôt.» Avec des pincettes, Tony Blair fait alors part de son inquiétude sur le délai d'une telle visite. Lui propose d'y aller immédiatement pour «préparer le terrain» à «Condi» :