Menu
Libération

L'Algérie toujours torturée

Article réservé aux abonnés
publié le 19 juillet 2006 à 22h01

Il ne s'agit plus de l'Algérie de la sale guerre de la décennie 90, au cours de laquelle des «républicains» fermaient les yeux sur les exactions du régime au nom de l'éradication du péril islamiste. L'Algérie d'aujourd'hui est devenue un allié des Etats-Unis, notamment dans le cadre de l'initiative transsaharienne de lutte contre le terrorisme. Pour autant, la torture a encore cours dans ce pays qui sort d'un conflit ayant fait 200 000 morts ­ officiellement. Et dont un ex-Premier ministre reconnaît que 1 000 personnes ont été tuées, en 1998, dans une attaque contre des civils près de Relizane, quand à l'époque Alger affirmait que le nombre des victimes «ne [dépassait] pas 150».

Danger. Cette permanence de la torture est au coeur du dernier rapport d'Amnesty International : «La pratique de la torture par la Sécurité militaire en Algérie, des pouvoirs illimités» (1). L'organisation de défense des droits de l'homme s'y livre à une analyse rigoureuse, basée sur de multiples témoignages des agissements des services secrets qui constituent la véritable colonne vertébrale du régime. Les autorités ont compris le danger au moment où, courtisées par une communauté internationale avide des formidables revenus générés par les hydrocarbures, elles se félicitent d'avoir utilisé le 11 septembre pour transformer une guerre civile en première offensive d'envergure contre le terrorisme international. Par presse interposée, elles ont violemment dénoncé «la volonté de nuire» d'Amn