New York envoyé spécial
Allant à l'encontre d'une majorité d'Américains, y compris dans son camp, mais pour complaire à la droite religieuse extrémiste, le président Bush a décidé d'opposer son veto à la loi votée hier par le Sénat autorisant la recherche sur les cellules souches. Ce texte permet que soit financée, sur fonds publics, la recherche sur les embryons humains qui pourrait, à terme, par clonage thérapeutique, permettre de traiter des affections comme le diabète, la maladie de Parkinson ou les atteintes de la moelle épinière. Ces embryons seraient récupérés par les scientifiques dans les cliniques qui pratiquent des conceptions in vitro et éliminent ces organismes cellulaires non-transplantés.
Mais, pour Bush et les fondamentalistes américains, ces recherches s'apparentent à des avortements et ces pré-embryons, visibles seulement au microscope, sont des êtres vivants. Lundi, la Maison Blanche a confirmé que Bush s'opposerait à cette loi. Un vote des deux tiers de la Chambre des représentants et du Sénat pourrait surmonter cette décision présidentielle, majorité qualifiée que le Congrès ne pense pas pouvoir atteindre. Les recherches sur les embryons ne seront pas pour autant interdites aux Etats-Unis et seront poursuivies sur fonds privés ou financés par certains Etats (la Californie ou le Maryland).
Cette loi et ce veto donnent lieu à d'intenses débats aux Etats-Unis, où près de 72 % des Américains se disent prêts à financer sur fonds publics ces recherches prometteus