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Libération

Abidjan paralysé par les «jeunes patriotes»

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Sous l'oeil complice de l'armée, ils ont protesté contre le «recensement» préélectoral.
publié le 20 juillet 2006 à 22h01

Cela faisait longtemps qu'ils n'avaient pas fait parler d'eux. Hier, les «jeunes patriotes» ont paralysé plusieurs quartiers d'Abidjan pour tenter d'enrayer le processus d'identification de la population, prélude indispensable à la tenue de l'élection présidentielle, prévue pour la fin octobre. Parfois armés de gourdins et de barres de fer, ces partisans du président Gbagbo ont érigé des barrages dans plusieurs zones de la ville, sous l'oeil complice des forces de l'ordre. Les patriotes s'opposent à la tenue des «audiences foraines», durant lesquelles des magistrats et des fonctionnaires de l'état civil délivrent, après examen des dossiers, des papiers d'identité.

Dans un pays où au moins un quart de la population est d'origine immigrée, et où le droit du sang est en vigueur, des centaines de milliers de personnes sont dépourvues de tout document d'identité. C'est aussi le cas d'une fraction importante des Ivoiriens du Nord, assimilés par une partie des partisans de Gbagbo, mais pas seulement, à des «étrangers». Guillaume Soro, le chef de file de la rébellion qui contrôle la moitié nord du pays, affirme que ses hommes ont pris les armes pour obtenir des documents d'identité.

Avant que les patriotes ­ véritables supplétifs du régime ­ entrent en action hier, le parti du président Gbagbo, le Front populaire ivoirien, avait appelé à empêcher «par tous les moyens» ces audiences foraines qui, selon lui, ouvriraient la voie à des «fraudes électorales». Pe