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Libération
Reportage

En RDC, la presse pour cible à dix jours d'élections «libres»

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A Kinshasa, le climat est au harcèlement et plusieurs journalistes ont été tués.
publié le 20 juillet 2006 à 22h01

Kinshasa envoyé spécial

A mesure que l'échéance du 30 juillet approche, la fièvre monte à Kinshasa. A défaut de mobiliser les foules, la campagne électorale pour les premières élections libres de l'histoire de la république démocratique du Congo (RDC) déborde dans les médias. La HAM (Haute Autorité des médias) vient de frapper un grand coup en décrétant, mardi soir, la suspension pour 72 heures de six chaînes de télévision accusées de faire outrageusement campagne : la première chaîne nationale et Digital Congo roulent pour le président sortant et favori du scrutin, Joseph Kabila ; CCTV et Canal Kin TV sont à la solde du vice-président, Jean-Pierre Bemba ; il y a aussi Global TV et Africa TV, proches de deux autres des 33 candidats. Hier, ces chaînes émettaient encore, en totale violation de la décision de la HAM.

Jungle. Dans un pays grand comme l'Europe des 25 et sans moyen de communication autre que l'avion, radios et télévisions sont le seul moyen de toucher la population. Le Congo-Kinshasa compte 250 radios, 70 chaînes de télévision ­ 40 pour la seule capitale ­ et 200 publications, dont seules 60 sont régulières. Une jungle où se côtoient le pire et le meilleur. La journée de mardi l'a illustré jusqu'à la caricature. Alors que la HAM sanctionnait la dérive électoraliste, quand elle n'est pas haineuse, des médias, plusieurs centaines de journalistes de la capitale assistaient à l'enterrement de leur collègue Bapuwa Mwamba, abattu à son domicile de Kinshasa par des inconnu