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L'ONU dénonce l'autre guerre d'Irak : 100 civils morts par jour

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Un rapport évalue à près de 15 000 le nombre de civils victimes d'actes terroristes «fomentés pour créer des violences entre communautés».
publié le 20 juillet 2006 à 22h02

New York envoyé spécial

En trois jours, cette semaine, 120 civils sont morts en Irak, selon des chiffres encore très provisoires (lire ci-contre). Ils confirment un rapport de l'ONU publié mardi, qui dresse le portrait d'un pays s'enfonçant dans la violence extrême entre communautés.

Selon ce document, chiffrage prudent d'une guerre civile qui ne dit pas son nom, 100 civils sont tués chaque jour en Irak (1). Près de 15 000 morts depuis le début de l'année, 50 000 depuis 2003, sans compter des dizaines de milliers de blessés. «Ces chiffres sont minimums», indique le rapport qui décrit ces morts comme le résultat «d'attentats, d'attaques aveugles, sur les marchés ou les stations-service, d'affrontements avec la police».

Complices. «Ces actes terroristes contre les civils sont fomentés pour créer des violences entre communautés et ciblent des membres des communautés chiites ou sunnites», poursuivent les enquêteurs. Fréquemment, ce sont les propres forces de sécurité qui sont complices de ces meurtres, dénonce l'ONU, qui reste discrète sur l'armée américaine, elle aussi accusée d'exactions. Les corps retrouvés portent très souvent des traces de tortures.

Certaines professions sont particulièrement touchées par ces violences, qui visent à détruire toutes les forces vives du pays : les personnels de santé (depuis avril 2003, 102 médecins et 164 infirmières ont été tués), les enseignants ­ tués par dizaines, notamment les professeurs de religion ­, les juges (13 mo