Au lendemain d'un «mercredi noir» pour l'armée israélienne qui a perdu deux soldats dans une action de commando à l'intérieur du Liban, et vu une pluie de roquettes s'abattre sur le Nord du pays - touchant pour la première fois la ville symbole de Nazareth où deux enfants arabes israéliens ont été tués - les éditorialistes des grands journaux commencent à s'inquiéter des résultats de l'offensive militaire. Et de l'issue de la guerre. «Cela risque de se terminer par une amère victoire même si Israël a marqué des points en faisant comprendre qu'on ne peut pas l'attaquer impunément", écrit ainsi le plus grand quotidien du pays, Yediot Aharonot qui, d'habitude, soutient inconditionnellement le gouvernement. Tandis que pour Haaretz, plus libéral, «Les dirigeants israéliens sont placés devant un difficile dilemme: achever l'opération par la diplomatie ou par une offensive terrestre coûteuse en vies humaines. D'une façon ou d'une autre l'illusion d'une solution miracle s'évanouit.» Et Zeev Schiff, le spécialiste militaire qui avait jusque là exposé clairement les plans de l'armée et les objectifs atteints, commence à trouver que «les choses sont maintenant plus compliquées» Il rappelle que les chefs de l'armée sont opposés à l'idée d'opération terrestre mais qu'il «est clair que les forces aériennes ne pourront pas seules régler le problème des missiles lancés sur Israël».
Les déclarations des chefs militaires ne vont pas rendre les choses plus cl