La sirène retentit sur la ville de Haifa qui avait repris une vie normale vendredi matin. Le général Ido Nehushtan venait d'expliquer aux journalistes que le but n'était pas de «détruire» le Hezbollah au Liban mais au moins de «l'handicaper».
Une manière de reconnaître que le réseau souterrain de lance-roquettes au sud Liban était plus important que prévu. Et, comme pour démontrer que le Hezbollah n'a pas perdu de sa force, trois missiles ou roquettes s'abattent sur Haifa à quelques centaines de mètres, dans un bruit sourd suivi par une colonne de fumée. Rue Léon Blum, une roquette traverse le toit d'un immeuble —qui ne résiste pas à l'impact— creusant un énorme cratère et s'enfonçant sur plusieurs étages. Murs effondrés, portes défoncées, on peut ramasser des centaines de petites boules de plomb et des morceaux de fer. Plus bas, dans le vieux quartier historique de Hadar, à côté du port, l'engin s'est écrasé au milieu de la rue, faisant éclater toutes les vitres. Là aussi, dans une mer de verre brisé qui jonche toutes les rues alentour, des milliers de ces petites boules terrifiantes. Les ambulances arrivent, les secours s'organisent. Une trentaine de personnes sont blessées par la salve successive de roquettes. Mike Raslan, 31 ans, jeune homme chic qui tient une boutique de jacuzzis, a toujours vécu dans ce vieux quartier. «Je suis israélien, et arabe et musulman et j'adore ma ville, j'adore mon pays. Je n'ai pas peur», nous dit-il, refusant d'aller s'abriter quan
A Haïfa, «dans une mer de verre brisé, des milliers de ces petites boules terrifiantes»
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Israeli rescue workers survey the scene of a rocket attack in the northern Israeli city of Haifa July 21, 2006. A barrage of Hizbollah rockets fired from Lebanon slammed into the northern Israeli city of Haifa on Friday, wounding at least 19 people, medics said. REUTERS/Yonathan Weitzman (ISRAEL) (A Haïfa vendredi. Photo REUTERS)
par Annette LEVY-WILLARD
publié le 21 juillet 2006 à 7h00
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