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Libération

Après les tirs, les Nord-Coréens du Japon trinquent

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publié le 21 juillet 2006 à 22h02

Tokyo de notre correspondant

«Une réponse vigoureuse.» C'est ce que Junichiro Koizumi, le Premier ministre japonais, avait promis, le 19 juin, si la Corée du Nord procédait au moindre tir de missile balistique. Or, le 5 juillet, le «royaume ermite» n'a pas testé un, mais sept missiles ­ de moyenne et longue portée. Dont quatre se sont abîmés en mer, à 500 km des côtes japonaises.

La réponse de Tokyo a été immédiate. Le gouvernement a inscrit à l'ordre du jour de la session parlementaire un projet de loi qui prévoit l'interdiction des transferts de fonds, des exportations et des échanges maritimes entre les deux pays. Lesquels sont loin d'être négligeables.

Sans attendre le vote de cette loi, Tokyo a d'ores et déjà proscrit pour six mois l'accès à ses ports du ferry Man Gyong Bong-92. Ce navire nord-coréen relie toute l'année le port japonais de Niigata à celui de Wonsan, en Corée du Nord. Il transporte habituellement des familles, des écoliers scolarisés par la Chongryon (Association des résidents nord-coréens du Japon), des hommes d'affaires, des marchandises... mais aussi des devises renflouant les caisses du régime nord-coréen.

«Rôle vital». D'après Katsuei Hirasawa, un parlementaire et ex-dirigeant de l'Agence de police, ce ferry, trait d'union maritime entre la Corée du Nord et le Japon, où vivent 180 000 Coréens ayant de la famille au pays (parmi les 650 000 Coréens présents au Japon) «a toujours été l'un des canaux pour acheminer des sommes colossales en