Plus de sept ans après son assassinat sur une route du Burkina Faso, le journaliste Norbert Zongo vient d'être enterré une seconde fois. En dépit d'une mobilisation sans précédent pour que la vérité soit faite sur la mort du directeur de l'hebdomadaire l'Indépendant, la justice burkinabée a prononcé, mercredi, un non-lieu en faveur de la seule personne jugée dans cette affaire hautement politique, l'adjudant Marcel Kafando, membre de la garde présidentielle.
Carbonisé. «Un enterrement de première classe», titrait amèrement hier l'éditorialiste de l'Observateur Paalga de Ouagadougou : «De quoi apporter de l'eau au moulin de ceux qui ont toujours soutenu qu'on ne saurait jamais véritablement ce qui s'est passé ce dimanche de malheur 13 décembre 1998 tant que certaines personnes seraient en place.» Ce jour-là, Zongo, nom de plume de ce journaliste respecté de 49 ans, est retrouvé carbonisé dans sa voiture, plusieurs balles dans le corps, à une centaine de kilomètres au sud de la capitale. A ses côtés, il y a trois autres cadavres, celui de son frère, d'un de ses employés et du chauffeur. Zongo enquêtait sur la mort sous la torture de David Ouédraogo, le chauffeur de François Compaoré, frère du président Blaise Compaoré, réélu en novembre 2005. Ce n'était pas sa première enquête sur l'entourage du chef de l'Etat, et il avait reçu des menaces répétées.
Rétractation. Les manifestations de colère des Burkinabés à l'annonce de sa mort, la foule à son enterr