São Paulo de notre correspondante
La semaine dernière, le Premier Commandement de la capitale (PCC), l'organisation criminelle à l'origine des violences qui ont embrasé l'Etat de São Paulo en mai, a repris ses attaques contre la police et des objectifs civils, portant à 169 morts le bilan de cette «guerre urbaine». Les autorités locales n'ont toutefois pas jugé nécessaire le recours à l'armée, offert par le gouvernement de Lula, qui a également mis à leur disposition 37 millions d'euros pour construire de nouveaux pénitenciers et développer le renseignement. Cette nouvelle vague d'attentats a été, comme la première, orchestrée depuis les prisons, dominées par le PCC. Incarcérés, les leaders du gang transmettent leurs ordres via leurs avocats ou par téléphones cellulaires qui entrent dans les prisons par le biais d'agents pénitentiaires corrompus. Sérgio Mazina, vice-président de l'Institut brésilien des sciences criminelles, revient sur les événements.
Au-delà de ses revendications déclarées, comme l'amélioration des conditions de détention, que veut le PCC ?
Déstabiliser le système carcéral pour pouvoir exercer ses activités criminelles. Le PCC n'est pas à proprement parler une organisation terroriste, car il n'a pas de bannière idéologique. Le gang a néanmoins une portée politique. Il assume les fonctions de l'Etat dans les quartiers pauvres, où il impose ses propres règles. Il veut dominer toute la société, comme le montrent les deux vagues de violence déclenchées depuis m